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Maîtrisez l’AUPC 2015. Découvrez le guide stratégique des procédures d’alerte, de conciliation, de redressement judiciaire et de liquidation des biens. Le droit de la seconde chance OHADA.

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Chers leaders économiques, juristes et investisseurs, bienvenue sur sagessejuridique.com. Aujourd’hui, nous plongeons au cœur de la résilience entrepreneuriale africaine avec l’Acte Uniforme portant Organisation des Procédures Collectives d’Apurement du Passif (AUPC), adopté à Grand-Bassam le 10 septembre 2015. Ce document n’est pas une simple loi ; c’est un véritable manuel de survie pour l’entreprise en difficulté et, plus important encore, un code de prévention contre la faillite.

Si vous êtes ici, c’est que vous cherchez l’intégralité de l’Acte Uniforme Procédures Collectives OHADA en PDF. Rassurez-vous, le lien de téléchargement est bien à votre disposition à la fin de cette analyse.

MAIS ATTENTION ! Télécharger l’AUPC sans comprendre la profonde philosophie qui le sous-tend, c’est comme piloter un avion sans avoir lu le manuel de vol : le décollage peut être facile, mais l’atterrissage en urgence est catastrophique. L’AUPC 2015 marque le passage d’un droit de la faillite punitif (où l’entreprise défaillante était jugée) à un droit de l’insolvabilité salvateur (où elle est secourue). Prenez le temps de lire ces lignes : elles pourraient être la seconde chance de votre entreprise ou celle de vos clients.

I. Le Changement de Paradigme : La Primauté de la Prévention

La grande force de l’AUPC 2015 réside dans son insistance à anticiper la crise plutôt qu’à la subir. La cessation des paiements, cet état fatal où l’actif disponible ne suffit plus à couvrir le passif exigible, n’est plus l’unique point de départ. L’Acte a mis en place un triptyque préventif novateur.

1. Le Devoir d’Alerte : Le Signal d’Alarme Précise

L’AUPC instaure un dispositif d’alerte visant à détecter les difficultés d’une entreprise avant même la cessation des paiements. Ce devoir est mis à la charge de plusieurs acteurs-clés :

  • Le Commissaire aux Comptes : Il doit informer le dirigeant et l’organe d’administration des faits susceptibles de compromettre la continuité de l’exploitation. S’il n’obtient pas de réponse satisfaisante, il doit en référer aux organes de gestion.
  • Le Juge : Même le juge peut s’autosaisir sur la base de tout indice révélant les difficultés.
Lire :
AUDSC 2010 : Acte Uniforme Droit des Sociétés Coopératives OHADA (PDF)

C’est une obligation morale et légale, souvent délaissée, mais pourtant cruciale. Comme le dit un proverbe africain : « Si tu veux aller vite, marche seul. Si tu veux aller loin, marchons ensemble. » L’alerte oblige le dirigeant à partager la difficulté pour mieux la résoudre.

2. La Procédure de Conciliation : Le Sauvetage Confidentiel (Art. 5 et s.)

La conciliation est l’innovation majeure, la procédure la plus flexible et la plus discrète. Elle est réservée aux entreprises qui ne sont pas encore en état de cessation des paiements ou qui l’ont été pendant moins de 30 jours à compter de la date de la demande.

  • Confidentialité et Volontariat : Le débiteur saisit la juridiction compétente qui désigne un conciliateur pour une mission de trois mois, renouvelable une fois. Le but est de négocier un accord amiable avec les créanciers. Le caractère confidentiel de la conciliation est fondamental, car il permet d’éviter l’affolement du marché et de préserver la confiance des fournisseurs.
  • Le Privilège de l’Argent Frais (New Money) : Pour encourager les créanciers à financer la restructuration, l’AUPC crée une protection puissante : l’homologation de l’accord par le juge donne un privilège spécial aux créanciers qui ont apporté de nouveaux capitaux (new money). En cas de procédure collective ultérieure, ces créanciers seront payés par préférence à tous les autres, y compris les créanciers privilégiés. C’est l’incitation stratégique par excellence pour débloquer les financements en période de crise.

3. Le Règlement Préventif : Le Plan de Redressement sous Contrôle (Art. 41 et s.)

Si la conciliation n’aboutit pas, le débiteur peut demander un règlement préventif afin d’obtenir un concordat préventif avec ses créanciers pour l’apurement de son passif.

  • Négociation Collective : C’est une négociation collective qui aboutit à un plan (le concordat) soumis à l’approbation de l’ensemble des créanciers, qui votent par catégories. La procédure dure généralement six (6) mois, renouvelable une fois. Le rôle de l’expert est ici primordial pour évaluer la viabilité du plan.

II. Le Droit Curatif : Redressement Judiciaire et Liquidation des Biens

Lorsque l’entreprise est en état de cessation des paiements depuis plus de 30 jours et que la prévention n’a pas été possible ou n’a pas réussi, les procédures curatives entrent en jeu, organisées en deux étapes distinctes : le sauvetage (redressement) ou l’euthanasie (liquidation).

1. Le Redressement Judiciaire : Le Salut si l’Espoir Demeure (Art. 76 et s.)

L’ouverture du redressement judiciaire est prononcée si l’entreprise est en cessation des paiements, mais que sa situation n’est pas irrémédiablement compromise. Le but est de permettre la continuation de l’activité et l’apurement du passif.

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  • Période d’Observation : L’entreprise est placée sous la supervision d’un syndic pour une période d’observation (généralement six mois, renouvelable deux fois). Cette phase est destinée à établir un bilan économique et social précis et à évaluer si un plan de redressement est viable.
  • Concordat de Redressement : Si la viabilité est avérée, un concordat est proposé aux créanciers. L’AUPC est rigoureux sur la validation du concordat : il doit être voté par une double majorité (majorité en nombre des créanciers et majorité des créances). Ce vote permet d’imposer le plan aux créanciers minoritaires.
  • L’Action en Comblement du Passif : L’AUPC renforce la responsabilité des dirigeants. Si le redressement est impossible à cause des fautes graves de gestion (négligence, absence de comptabilité), le juge peut condamner les dirigeants (anciens ou actuels) à payer tout ou partie du passif social sur leurs biens personnels. C’est le bâton qui accompagne la carotte.

2. La Liquidation des Biens : Le Sacrifice Nécessaire (Art. 182 et s.)

La liquidation des biens est ordonnée si l’entreprise est en cessation des paiements et que son redressement est irrémédiablement compromis. L’objectif n’est plus la survie, mais la réalisation de l’actif pour désintéresser les créanciers.

  • La Vente des Actifs : Le syndic procède à la vente des actifs (cession globale ou par lots) dans les meilleurs délais pour maximiser la valeur récupérée. L’AUPC privilégie la vente d’entreprise par bloc (plan de cession) lorsqu’elle permet de maintenir les emplois et l’activité.
  • L’Ordre de Priorité des Créanciers : C’est ici que le droit des sûretés et l’AUPC se rencontrent. L’ordre de paiement est strictement hiérarchisé, garantissant que les créanciers les plus protégés (super privilège des salaires, frais de justice, privilège de new money, créanciers nantis, créanciers chirographaires) sont désintéressés selon leur rang. Ce régime est essentiel pour tout créancier lisant sagessejuridique.com : votre garantie doit être bien constituée (grâce à l’AUOS) et bien classée pour être payée par l’AUPC.

V. Le Cœur du Système : Les Mandataires Judiciaires (Art. 25 et s.)

Le succès des procédures collectives repose intégralement sur les acteurs qui les animent : les Mandataires Judiciaires (conciliateurs, experts et syndics). L’AUPC 2015 consacre un Titre entier à la professionnalisation de ces fonctions, un changement majeur.

  • Exigences et Compétences : L’Acte renforce les conditions d’accès à la profession (expérience, formation, moralité) et exige l’inscription sur une liste nationale. L’idée est d’assurer que le sort de l’entreprise est confié à des professionnels qualifiés.
  • Indépendance et Contrôle : L’AUPC lutte contre les conflits d’intérêts. Le mandataire ne doit avoir aucun lien avec le débiteur. Il est soumis à un contrôle strict du Juge-Commissaire et à un régime disciplinaire sévère (radiation, suspension) en cas de faute.
  • L’Assurance Professionnelle : L’obligation pour les mandataires de souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle est une garantie fondamentale pour les créanciers et les débiteurs. En cas de faute de gestion du syndic, les dommages peuvent être réparés par son assureur.
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VI. L’AUPC et l’Économie Solidaire : La Petite Entreprise et la Coopérative

L’AUPC 2015 démontre sa pertinence sociale et économique en s’adaptant aux réalités africaines :

  • Le Régime Simplifié pour la Petite Entreprise : Conscient que la majorité du tissu économique est constitué de PME/PMI, l’AUPC instaure un régime de procédures collectives simplifiées pour les entreprises dont le chiffre d’affaires et l’effectif sont modestes. Ces procédures sont plus courtes, moins coûteuses et plus flexibles, encourageant les petits entrepreneurs à solliciter l’aide de la justice avant la faillite.
  • L’Articulation avec l’AUDSC : L’AUPC est applicable aux sociétés coopératives (régies par l’AUDSC) qui remplissent les conditions de cessation des paiements. Cela assure que l’économie sociale et solidaire bénéficie également du droit à la seconde chance.

VII. L’Horizon International : L’Insolvabilité Transfrontalière

L’intégration économique de l’OHADA nécessite une réponse harmonisée aux problèmes d’entreprises présentes dans plusieurs États membres. L’AUPC 2015 introduit des règles claires sur l’insolvabilité transfrontalière, s’inspirant des travaux de la CNUDCI (UNCITRAL).

  • Reconnaissance et Coopération : L’Acte prévoit la reconnaissance des procédures ouvertes dans un État partie dans les autres États parties. Il impose une obligation de coopération entre les syndics, les juges et les autorités des différents pays concernés, permettant une gestion cohérente et globale des actifs et des passifs d’une entreprise multinationale ou multi-étatique.

Conclusion : Le Code de la Maîtrise du Risque

L’Acte Uniforme Procédures Collectives OHADA (AUPC 2015) est une œuvre juridique de haute volée. Il offre un cadre complet pour la gestion du risque d’entreprise, de l’alerte précoce à la liquidation ordonnée, en passant par le sauvetage stratégique. La philosophie est claire : l’échec n’est pas une fin, mais une étape. Pour tout professionnel opérant dans l’espace OHADA, la maîtrise de l’AUPC n’est pas une option, c’est une nécessité vitale.

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Pour obtenir le texte intégral de l’Acte Uniforme portant Organisation des Procédures Collectives d’Apurement du Passif :

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